Genèse de la mascotte du 17e Régiment du Génie Parachutiste
Avant que les souvenirs ne s’estompent ou que certains ne réécrivent l’histoire à leur convenance, déformant ou modifiant la réalité, je tiens à vous raconter la véritable genèse de la mascotte du 17è RGP, afin de préserver fidèlement la mémoire collective du régiment.
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Tout a commencé lors d’un échange informel dans la salle de café du chef de corps. Ce jour-là, après une séance de sport matinale, le colonel BERGER, commandant le régiment, et moi-même, son Officier Supérieur Adjoint (OSA), avons abordé le sujet des mascottes régimentaires. À notre grande surprise, nous avons constaté qu’aucun régiment de la Brigade Parachutiste ne possédait de mascotte officielle.
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L’idée d’en adopter une s’est alors imposée naturellement.
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J’ai proposé que, si mascotte il devait y avoir, elle ne pouvait être qu’un aigle. Ce rapace incarne la puissance, la rapidité et le courage, mais surtout, il est l’emblème des parachutistes. Il figure sur l’écusson de manche de la 11e Brigade Parachutiste. Il fallait agir vite, avant qu'un autre régiment de la Brigade en ait l'idée.
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Le colonel BERGER, séduit par cette proposition, m’a confié la mission de trouver un aigle. Je me suis alors rendu au « Rocher des Aigles » à Rocamadour, seul site que je connaissais abritant des rapaces. Le premier contact avec le responsable des fauconniers, Mr LARNAUDIE, fut cordial et chaleureux mais les contraintes légales, financières, dressage et entretien rendaient l’acquisition d’un aigle royal très difficile…Rien n’était simple.
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Mais le destin aime les histoires audacieuses. Après une collation avec l’autorité religieuse locale de Rocamadour, celle-ci appuya ma requête. Le responsable des rapaces nous a alors proposé un aigle royal. Un jeune rapace, magnifique, mais jugé trop imprévisible pour les spectacles.
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Il restait au régiment, en contrepartie, à construire une volière conforme aux normes et à former un fauconnier au Rocher des Aigles.
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C’est ainsi qu’au printemps 2001, le 17è RGP accueillait officiellement son aigle royal. Il fut baptisé « Bac Kan », en hommage à la première mission du génie parachutiste lors de l’opération aéroportée « Léa », le 7 octobre 1947, en Indochine, où nos « Anciens » ont sautés sur Bac-Kan aux côtés du 1er Bataillon Parachutiste de Choc.
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Depuis ce jour, notre mascotte incarne l’esprit du régiment, elle est le symbole vivant de notre engagement.
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Col (er) Edmond BLATT (Cba à l’époque)
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BAC KAN (2001-2014)
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MALIZIA (2014-2025)​​
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Le 17è Régiment du Génie Parachutiste possède un « Pygargue à tête blanche » (« haliaeetus leucocephalus ») provenant du Rocher des aigles de Rocamadour dans le Haut-Quercy.
Ce rapace est notre mascotte régimentaire (du provençal « mascotto », littéralement : sortilège).
Le Pygargue à tête blanche est une espèce originaire d'Amérique du Nord et il est l'oiseau national des Etats-Unis.
Cependant il fait aussi partie de la faune française.
En effet, on le trouve à l'état sauvage dans l'archipel de Saint-Pierre-et-Miquelon, territoire français proche de l'île canadienne de Terre-Neuve.
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Ce rapace remarquable nous a été offert par la Marraine de notre régiment, Son Altesse Royale (SAR) Caroline GRIMALDI, Princesse héréditaire de Monaco.
Nommé « MALIZIA » (prononcer « MALIT'-CIA »), il a succédé en 2014 à notre aigle royal, nommé « BAC KAN » en référence à la première participation du Génie parachutiste en Indochine lors de l'opération aéroportée LEA d'octobre 1947. Cet « aquila chrysaetos » avait été offert au 17è Régiment du génie parachutiste par les fauconniers du Rocher des aigles de Rocamadour.
L'aigle MALIZIA porte le surnom du fondateur de la dynastie des GRIMALDI - François GRIMALDI – qui au 13è siècle conquit le Rocher de Monaco.
Un peu d'histoire
En effet le 8 janvier 1297, François GRIMALDI, Génois du parti des Guelfes (fidèles au Pape), vient conquérir, à la tête d'une petite armée, le stratégique Rocher de Monaco alors sous domination des Génois du parti des Gibelins (partisans du Saint empire germanique).
Face à l'imposante forteresse monégasque dominant le Rocher, entourée de remparts abruptes, réputée imprenable, il lui faut user d'une ruse de guerre. Ainsi, François et son cousin Rainier, tous deux vêtus en moine franciscain, viennent demander asile et pénètrent dans les lieux. Au cours de la nuit, ils neutralisent la garde, ouvrent les portes à leurs soldats qui s'emparent de la forteresse.
Désormais, François sera surnommé « MALIZIA » (François la « Malice » ou le « Rusé »).
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Rappelant ce fait d'armes intrépide et fondateur,
- les armoiries de la Principauté sont soutenus par deux « tenants » : deux moines franciscains brandissant une épée,
- à l'entrée de la place du Palais princier se dresse depuis 1997 la statue de François GRIMALDI, « MALIZIA », en robe et capuche de moine, armé d'une épée qu'il sort de sous sa cape.
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Dominant le ciel, maîtrisant le feu
Sur un plan symbolique l’aigle est l’oiseau solaire par excellence. Evoluant au plus haut dans le ciel, la légende affirme qu’il est le seul à pouvoir fixer le soleil sans se brûler les yeux. Il peut ainsi, voir, comprendre et éclairer toute chose.
Dans la mythologie, dans toutes les civilisations, sur tous les continents, il est donc « l'oiseau du soleil », « l’oiseau de feu » ou encore « l'oiseau de la foudre ».
Dans les récits mythiques, religieux ou historiques, il tient le rôle de messager entre le soleil et la terre, entre les dieux et les hommes, il est le lien ou l’incarnation des plus grandes divinités (Horus en Egypte, Zeus en Grèce, Jupiter à Rome, Vishnu en Inde, le Grand Esprit chez les Amérindiens qui utilisaient ses plumes pour leurs coiffes et les costumes religieux), il est enfin le compagnon ou la réincarnation des plus valeureux chefs ou des plus grands héros.
Dans le christianisme il est l'attribut de Saint-Jean l'évangéliste, symbole de celui qui s'est élevé très haut dans la contemplation de Dieu, et symbole de la Résurrection dont il fut témoin.
Car, bien que mortel, l'aigle possède la faculté de se régénérer et de renaître, tel le Phoenix, d'autant qu'il est le guide des âmes des morts passant vers l'autre monde.
L’aigle est une figure héraldique naturelle féminine, employée dès les croisades, issue de l'aigle romaine « l'oiseau de Jupiter ». Elle est le symbole de l'Empire.
Napoléon en fait la composante principale du blason impérial par décret du 10 juillet 1804 : « d'azur à l'aigle à l'antique d'or, empiétant un foudre de même ». Cette aigle s'inspire aussi de l'aigle carolingienne. Elle sera placée au sommet de la hampe de tous les drapeaux des armées napoléoniennes.
Car, symbole de la puissance et du courage, l'aigle est de tout temps associé aux victoires militaires.
Pour les sapeurs parachutistes du 17, l'aigle « qui domine le ciel et maîtrise le feu » est, par leurs spécialités « para et génie », un symbole qui les concerne tout particulièrement, et il a valeur d'exemple : il représente la rapidité, l'habileté, l'efficacité, la force, la maîtrise, les capacités d'action, l’esprit de combat et la fierté du régiment et du génie aéroporté.
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​Le 17 est ainsi placé sous le double signe de l'aigle puisque l'écusson de manche de la 11è Brigade parachutiste porte un aigle noir (voir ci-après le paragraphe « Notre écusson de Brigade »).
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