Mesdames et messieurs les autorités civiles et militaires,

Chers Paras du 17….

Chers Amicalistes…

 

Quel bonheur de nous retrouver

C’est un plaisir toujours renouvelé de nous retrouver dans ce quartier Doumerc dont le cœur bat au rythme des sapeurs parachutistes. Et c’est un plaisir tout particulier quand ces retrouvailles se font autour de la célébration de Saint Michel.

Elle est une étape de notre rituel parachutiste qui donne du sens à notre action. Saint Michel est évoqué dans l’Apocalypse en ces termes : ‘Il y eut alors un combat dans le ciel ; Michel, avec ses anges, dut combattre le Dragon. Le Dragon, lui aussi, combattait avec ses anges, mais il ne fut pas le plus fort ; pour eux désormais, nulle place dans le ciel. » Saint Michel est l’ange qui donne la force dans le combat, qu’il soit spirituel ou physique. Cette allégorie du bien et du mal donne du sens à votre action. Vous luttez pour le Bien. Il est concrétisé par les valeurs qu’incarne notre pays.

Vous n’en aviez peut-être pas conscience au moment de vous engager. Mais ce rituel que j’évoquais précédemment est là pour vous en convaincre.

 

Le métier des armes est unique. Mettre en œuvre la violence extrême, la subir, le tout dans la durée ; tout ceci est exceptionnel. Vous n’avez pas forcément signé pour ça. Vous rêviez certainement de contrées lointaines, d’aventures. Vous avez découvert le principe de servir. En tout lieu ; en tout temps. Mais c’est ce service précisément qui vous inculquera des valeurs qui vous serviront toute votre existence. Il se transformera en aventure et vous permettra peut-être de découvrir ce qui illumine une vie, l’amitié absolue, l’amour.

Les plus Anciens que j’incarne ici ont le devoir de mémoire et de transmettre. Ils sont souvent pudiques et n’osent pas. Et pourtant, que de destins extraordinaires.

Je pourrais vous parler de ce voyou interpelé par un juge qui lui enjoignait de changer radicalement sa vie et de s’engager. Il choisit les paras-colos ; EVAT, puis sous-officier, instructeur chute, il est passé officier, a poursuivi sa carrière au 17, a été attaché de défense avant de se retirer dans le Tarn et Garonne pour se consacrer à ses enfants et au devoir de mémoire.

Je pourrais vous parler de ce jeune engagé, très grièvement blessé lors d’un saut, donné handicapé à vie, qui se donna les moyens d’y croire. Y croire pour remarcher, recourir, être sous-officier, puis officier subalterne, GCP, commandant d’unité au 17, puis officier supérieur.

Je pourrais aussi vous parler de Jean-Marc Gélineau. Nul ou presque ne le connaît. Il faisait partie de ma section d’engagés volontaires incorporés en octobre 1986 au titre de la deuxième compagnie. Il s’est rapidement grièvement blessé lors d’un saut de nuit sur le camp de Caylus au profit de l’inspecteur du génie. J’en étais. Nous l’avons longuement cherché mais il avait choisi de ne pas gémir tant il ne voulait pas perturber la démonstration. Elle fut une réussite, il en sortit inapte définitif. Il vit aujourd’hui dans l’est de la France mais a conservé des contacts avec ses cadres et camarades et se déplace dès qu’il le peut pour mieux communier avec nous.

Autant de destins, autant de tranches de vie, mais un dénominateur commun, l’armée en général, le 17 en particulier.

Alors….

Je me tourne vers les plus anciens et leur dis ne renoncez pas. Continuez à vous battre pour notre idéal. Et ayez confiance en nos jeunes paras. Ils le méritent.

Je me tourne aussi vers les plus jeunes, ceux qui portent aujourd’hui les armes de la France. A vous, je vous dis simplement soyez audacieux et vivez vos rêves. Ne soyez pas timides mais portez hauts nos trois couleurs. Ne soyez pas des assistés mais bien plutôt les acteurs de votre propre vie. Je vous ai cité trois exemples. Il y en a plein d’autres. Chaque parcours est unique ; faites en sorte que le vôtre puisse s’inscrire dans une logique d’accomplissement et de dignité.

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Mes chers amis, chers paras, surtout les plus jeunes ; humez le parfum de gloire qui flotte sur notre beau quartier. Soyez conscient de l’héritage que vous assumez, et de votre chance de pouvoir écrire votre propre histoire dans un scénario qui donne du sens à la vie.

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Votre Amicale est là, à votre écoute ; et tous les Anciens seront heureux d’unir leur voix à la vôtre pour répondre à mon appel :

« Et par Saint Michel… »

Général (2s) Jean-Luc KUNTZ Président